Les jobs étudiants sont souvent présentés comme un moyen de gagner de l’argent de poche pendant l’été. Pourtant une étude des Jeunes FGTB démontre le contraire. Celle-ci retrace l’évolution des effectifs de jobistes, les secteurs d’activité et le type d’employeur.
Depuis 2006, le régime des contrats d’occupation d’étudiant permet aux jobistes de travailler le long de l’année. En l’espace de 18 ans, ce statut a connu de nombreuses réformes pour rendre le travail des étudiant·es toujours plus flexible. Aujourd’hui, une étude des Jeunes FGTB évalue leur impact.
L’évolution des étudiant·es travaillant les mois de janvier, février et mars est particulièrement inquiétante. En 2006, 36.122 étudiant·es ont travaillé au cours du premier trimestre contre 393.330 en 2023. Les effectifs ont été multiplié par 10,8.
Depuis 5 ans, le nombre d’étudiant·es travaillant les 4 trimestres de l’année a dépassé le nombre d’étudiant·es travaillant uniquement l’été. La part de jobistes travaillant uniquement pour remplacer des travailleurs et travailleuses en vacances devient marginale et n’occupe plus sa fonction d’alors. En 2022, 166.917 jobistes ont travaillé les 4 trimestres contre 109.461 uniquement en été.
D’autres évolutions au niveau des secteurs d’activités sont à observer : la hausse du nombre d’étudiant·es travaillant dans l’Horeca a presque triplé en l’espace de 10 ans. Les effectifs passent de 71.049 en 2012 à 205.549 jobistes en 2022.
En 2022, le manque à gagner pour la Sécurité sociale peut être évalué à 412.941.885€ en raison du régime de cotisations réduites. Du point de vue de l’assurance sociale, le contrat d’occupation d’étudiant est un mécanisme “perdant-perdant” : la collectivité ne perçoit pas les cotisations qu’elle devrait, et les jobistes ne bénéficient pas de revenus de remplacement lorsqu’iels en ont besoin.
Pour les Jeunes FGTB, les différentes réformes ont accompagné la précarisation croissante des étudiant·es. La flexibilisation de leurs contrats a servi d’alibi pour couvrir le manque d’ambition des politiques sociales. À la veille des élections régionales, fédérales et européennes, la hausse des inégalités devrait être au cœur des préoccupations.